Cette série dissèque une nature contre nature. Celle du vivant apprivoisé dans son espace reconnaissable confronté à l’attrait pour l’originel, le primordial, l’avant humanité, le pas nommé, le sauvage.
Ce monde d’avant l’ordre s’impose comme expérience des sens par la technique elle-même, la matérialité des feuilles, des branches, des terres et sables qui impriment, surimposent ou laissent voir, comme par transgression.
Voir à dessein ; par la trace, ou son absence, le vide, le plein déploient les formes corbeaux, cerfs, animaux messagers et voyageurs, corps humains nus et tatoués, en connexion organique avec les pierres, l’eau, la terre, l’air, tout est vibrant ; c’est le monde intermédiaire entre celui des hommes et celui de l’invisible.
Dans ces projections, le temps ne chronologise plus entre passé et avenir, il dure sans repère. Ce sont des juxtapositions entre ce qui nous est si commun, les buissons d’un sous-bois avec ce qui est inattendu là, dans ce cadre, dans cette proximité, ceci crée de l’étrangeté. Des signes flottent dans l’air.
Et par cette voie, chacun peut questionner sa sensation de déséquilibre.
Et dans le vide du papier, dans la fenêtre ouverte, voir un passage, un autre champ, une autre profondeur, une autre dimension…
Appel à faire corps ou à se laisser glisser vers un ailleurs des origines…
Jos Vanstaen
Consultez les œuvres se rapportant au thème du présage immobile